La tarification du carbone

Qu’est-ce que la tarification du carbone ?

La tarification du carbone fixe un prix sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) et crée du même coup une incitation à réduire ces émissions. Elle peut prendre la forme d’une taxe carbone, d’un marché du carbone (ou système de plafonnement et d’échange), mais aussi d’une combinaison des deux. Elle favorise les réductions au moindre coût tout en contribuant à réduire les émissions planétaires et à renforcer la compétitivité des entreprises canadiennes au sein d’une économie mondiale plus verte.

Taxe carbone ou marché du carbone : beaucoup de similitudes, peu de différences

Deux principaux systèmes de tarification sont actuellement appliqués au Canada : la taxe carbone (en Colombie-Britannique) et le marché du carbone (au Québec). Les deux systèmes se ressemblent beaucoup, malgré quelques différences :

  • tous deux fixent un prix sur le carbone
  • tous deux créent des incitations axées sur le marché pour réduire les émissions et stimuler l’innovation
  • tous deux peuvent générer des recettes recyclables dans l’économie
  • tous deux sont plus efficients que les réglementations rigides

Ils se distinguent toutefois comme suit : une taxe carbone assure un certain prix sur le carbone, tandis qu’un marché du carbone garantit une certaine quantité de réductions d’émissions. L’avantage clé d’une taxe carbone réside dans sa simplicité, alors qu’il est plus facile de coordonner un marché du carbone avec d’autres systèmes de plafonnement et d’échange.

Pour en savoir plus sur les différences entre une taxe carbone et un marché du carbone

Pourquoi mettre en œuvre des politiques de tarification du carbone ?

Le changement climatique planétaire a déjà des effets nuisibles sur l’économie canadienne. Et les coûts économiques de l’inaction sont potentiellement énormes. Même s’il est notoirement difficile d’évaluer les dommages de cette inaction à l’échelle mondiale, une étude estime que ces coûts pourraient atteindre 12 000 milliards de dollars par année en 2095. Toutes les régions et les secteurs du Canada sont vulnérables :

  • Phénomènes météorologiques extrêmes. La fréquence et l’intensité grandissantes de ces phénomènes, comme les tempêtes et les incendies de forêt, font subir de lourdes pertes financières aux assureurs canadiens.
  • Produits forestiers. L’impact du changement climatique est déjà fortement ressenti dans le secteur des produits forestiers. Pensons simplement à l’infestation du dendroctone du pin ponderosa dans l’Ouest canadien.
  • Niveaux d’eau douce. Le réchauffement du climat risque d’abaisser les niveaux d’eau des lacs et rivières, ce qui pourrait avoir une incidence majeure sur de nombreux secteurs comme celui du transport des marchandises.
  • Niveau de la mer. La fonte des glaciers et de la calotte glaciaire, jumelée à l’expansion thermique liée au réchauffement des eaux océaniques, favorise la montée du niveau de la mer et fait peser de sérieuses menaces sur les habitants et les infrastructures des villes longeant l’Atlantique et le Pacifique.
  • Le Nord. L’Arctique canadien est confronté à des menaces plus graves et à une probabilité d’impacts plus forte. La perte de couverture de glace pourrait notamment perturber le mode de vie des Autochtones et des Inuits.
  • Agriculture. Le réchauffement climatique peut avoir des effets à la fois positifs et négatifs. Il pourrait accroître les revenus tirés de la production de blé d’hiver, mais aussi vulnérabiliser tout le secteur agricole en raison de la fréquence accrue des sécheresses et des infestations de ravageurs.
  • Pêches. La concentration atmosphérique grandissante des GES favorise une acidification des océans qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur les écosystèmes marins des trois lignes de côte canadiennes.
  • Extraction et exploration minières. Les coûts économiques du secteur risquent de s’alourdir, surtout dans le Nord, où les routes de glace sont souvent nécessaires au transport des produits entrants et sortants.

Notre recherche

Nos travaux montrent que la tarification du carbone est le moyen le plus pratique et le plus efficient de réduire les émissions de GES tout en stimulant les innovations à faible teneur en carbone. Nous continuons d’étudier l’évolution de la tarification du carbone au Canada et dans le monde, mais aussi d’examiner des enjeux clés comme les compétitivité des entreprises, le recyclage des recettes et la coordination des politiques provinciales.

Pour en savoir plus sur nos recherches en matière de politiques sur le carbone

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